View |
37 |
2008-EGG-RU-0001-SHANIN |
Teodor |
Shanin |
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Теодор |
Шанин |
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Manchester |
1930-00-00 |
Vilnius |
One day in June 1941, when the Germans were advancing on Vilnius, the recent capital of Soviet Lithuania, two NKVD officers and soldiers arrived at Teodor Shanin’s home to arrest his family because of their family background. Teodor was 10; he was there with his parents and little sister of 4. One officer did something surprising: he said that because of the hard life in the area they were being deported to, he would turn a blind eye if they left the little girl behind with someone. Which they did, leaving her with her grandfather.
The father was sentenced to forced labour and sent to a camp in Siberia. Teodor and his mother began a long trek as resettlers to various villages from the Altai Mountains to Samarkand. When his father was released from the camps, he joined them and at the end of the war, Teodor left the country and made his way to Vilnius to look for his sister. He did not find her. She suffered the fate of all the Jews in Vilnius and was shot shortly after the Germans arrived in the city.
Teodor then went to Poland but quickly moved on because of anti-Semitic violence. He went to France, Israel and then Britain where he became a university lecturer, one of the greatest specialists on the Russian peasantry. As soon as perestroika began, he started teaching in Russia as well as Britain. |
Un jour de juin 1941, alors que les Allemands se rapprochent de Vilnius, capitale d'une Lituanie soviétique depuis peu, un officier du NKVD accompagné de soldats arrive au domicile de Teodor Shanin, pour arrêter sa famille en raison de leurs origines sociales. Teodor a 11 ans, il se trouve là avec ses parents et sa petite sœur de 4 ans. L’officier a cependant un geste étonnant : il leur dit que, compte-tenu des contrées difficiles où ils allaient être déportés, il fermerait les yeux s’ils laissaient la petite sœur à quelqu’un. Ce qu’ils firent, en la confiant au grand-père.
Le père est condamné aux travaux forcés et envoyé dans un camp en Sibérie. Teodor et sa mère commencent alors un long voyage de déportation dans divers villages, depuis les montagnes de l’Altaï jusqu’à Samarcande. Son père, une fois libéré des camps, les rejoint et, la guerre finie, Teodor quitte le pays en passant par Vilnius pour rechercher sa sœur. Il ne la retrouve pas. Elle a subi le sort de tous les Juifs de Vilnius, et été fusillée très vite après l’arrivée des Allemands dans la ville.
Teodor part alors en Pologne, qu’il fuit rapidement, en raison des violences antisémites. Il rejoint la France, Israël, puis l’Angleterre où il devient professeur d’université et l'un des plus grands spécialistes de la paysannerie russe. Dès le début de la perestroïka, il enseigne en Russie, tout en continuant son travail en Angleterre. |
EN |
CERCEC/RFI |
Licence Creative Commons |
June 1941 |
Private |
PL |
Polska |
Polska |
Businessman |
Housewife |
1941-06-00 |
0000-00-00 |
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1942-00-00 |
0000-00-00 |
Researcher |
1 |
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Special settlements |
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View |
63 |
2009-EGG-IT-0001-WELCH |
Henry |
Welch |
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Roma |
1933-00-00 |
Łódź |
En novembre 1933, Henry Welch naît à Łódź, en Pologne, d’une famille juive aisée. Son père est homme d’affaires, entre eux, ils parlent polonais, chez les grands-parents yiddish.
En février 1939, le père d’Henry quitte la Pologne pour s’installer au Brésil. Il pense faire venir sa femme et son fils, mais la guerre rendra impossible leur retrouvailles.
Quand les nazis rentrent en Pologne en septembre 1939, Henry et sa mère fuient à l’est du pays, à Bialystok, puis à Pinsk. Le temps qu’ils arrivent, ces territoires sont occupés par les Soviétiques et annexés à l’URSS. Lors de la passeportisation, que les Soviétiques commencent en février 1940, la mère d’Henry refuse de prendre la citoyenneté soviétique espérant rentrer à Łódź où elle a laissé sa famille, sa maison et ses biens. En juin 1940, des fonctionnaires de la police politique, le NKVD, viennent les chercher et leur ordonnent de préparer leurs bagages et de les suivre.
Après un très long voyage, ils arrivent à Kotlas, dans le Grand Nord russe, où ils sont divisés en plusieurs groupes et envoyés dans différents villages. Henry, sa mère, sa tante et son oncle sont assignés à l’abattage du bois dans le village de Nierčuga, dans la région d’Arkhangelsk.
Lors de l’amnistie concernant «les citoyens polonais se trouvant sur le territoire soviétique», en août 1941, les Welch quittent la région d’Arkhangelsk pour rejoindre le Kirghizstan, puis le Kazakhstan et enfin le Tadjikistan.
Là, à Leninabad, en août 1945, arrive une lettre de la tante d’Henry, Sally, la sœur cadette de sa mère. Elle écrit être la seule de la famille à avoir survécu au camp de concentration d’Auschwitz, être rentrée à Łódź et attendre de leurs nouvelles. Le mois suivant, la mère d’Henry décide de la rejoindre, avec son fils.
Ils arrivent enfin à Łódź, après deux mois de voyage, mais ne trouvent plus rien ni personne. Ils décident alors de quitter définitivement la Pologne et de rejoindre un des camps pour personnes déplacées en Allemagne. Puis ils immigrent en Israël, au Brésil, au Canada et aux Etats-Unis. Finalement Henry s’établit à Rome, où il dépose le brevet d’un appareil médical, qui sera vendu dans le monde entier et lui permettra de créer sa propre société. Il aime s’entourer de sa famille constituée de tantes, d’oncles et de cousins, éparpillés aux quatre coins du monde, qu’il réunit, tous les dix ans, à l’occasion de son anniversaire, sur l’île de Capri en Méditerranée. |
Henry Welch was born in November 1933, to a wealthy Jewish family in Łódź, Poland. His father was a businessman and at home they spoke Polish, but Yiddish with the grandparents.
In February 1939, Henry’s father left Poland to settle in Brazil. He intended to send for his wife and son, but the war made it impossible for them to join him.
When the Nazis entered Poland in September 1939, Henry and his mother fled to the east of the country, to Białystok and then Pinsk. By the time they got there, these territories were occupied by the Soviets and annexed to the USSR. When the Soviets began to issue passports in February 1940, Henry’s mother refused to take Soviet citizenship, hoping to return to Łódź, where she had left her family, her house and her property. In June 1940, officers of the political police, the NKVD, came for them and ordered them to pack their bags and follow.
After a long journey, they arrived at Kotlas in the Russian Far North, where they were divided into various groups and sent to different villages. Henry, his mother, aunt and uncle were detailed to do lumber work in the village of Nerchuga in the region of Arkhangelsk.
When the amnesty for “Polish citizens present on Soviet territory” was granted in August 1941, the Welches left Arkhangelsk for Kyrgyzstan, then Kazakhstan and finally Tajikistan.
There, in Leninabad, in August 1945, a letter arrived from Henry’s Aunt Sally, his mother’s younger sister. She said she was the only member of the family to have survived Auschwitz concentration camp, had returned to Łódź and hoped to hear from them. The following month, Henry’s mother decided to join her with her son.
After two months’ travelling they reached Łódź, but there was no one and nothing to be found. So they decided to leave Poland altogether and go to one of the displaced persons’ camps in Germany. Then they migrated to Israel, Brazil, Canada and the United States. Finally, Henry settled in Rome, where he patented a medical device that was sold throughout the world and enabled him to set up his own company. He likes to gather around him his family of aunts, uncles and cousins, scattered all over the world, inviting them every ten years to his birthday party on the island of Capri. |
EN |
CERCEC/RFI |
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Private |
ET |
Polska |
Polska |
Businessman |
Housewife |
1940-06-00 |
0000-00-00 |
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1941-08-00 |
0000-00-00 |
Chemist |
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1 |
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Special settlements |
Final\Italie\Henry Welch\Photos Contemporaines\Web\Welch_B |
View |
64 |
2010-EGG-GB-0001-GIEDROYC |
Michał |
Giedroyć |
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Oxford |
1929-01-25 |
Лабзова |
Michał Giedroyć naît en janvier 1929 à Łobzów, en Biélorussie occidentale, alors polonaise, d’une vieille famille lituanienne. A la maison ils parlent polonais. Son père, sénateur et juge, administre le grand domaine familial à Łobzów.
Le 21 septembre 1939, son père est arrêté dans son domaine; en avril 1940, lui, sa mère et ses deux grandes sœurs sont déportés à Nikoloevka, au nord du Kazakhstan, où sa mère travaillera dans un kolkhoze.
Amnistiés en août 1941, ils se dirigent vers l’Ouzbékistan pour rejoindre l’armée du général Anders et quitter l’Union soviétique via l’Iran.
Michał est trop jeune pour être envoyé au combat, où des milliers de Polonais sous commandement Alliés libèrent l’Italie – en emportant notamment l’âpre bataille de Monte Cassino –, et en 1944 il rejoint Camp Barbara, près de Gaza en Palestine, pour recevoir une formation militaire. Là, le général Anders en personne lui remettra son diplôme.
En août 1947, il arrive en Angleterre où il commence des études. Il deviendra ingénieur aéronautique, se mariera et aura trois enfants.
Ce n’est qu’en 1948, après de nombreuses démarches, que lui et sa famille découvrent que leur père, Tadzio Giedroyć a été exécuté par le NVKD, en juin 1941, lors du transfert de la prison de Minsk à celle de Igumen, parce qu’il était trop faible pour marcher.
A la fin des années 2000, «pour vaincre les cauchemars qui le hantent souvent la nuit» il décide d’écrire ses mémoires publiés en anglais sous le titre de Crater’s Edge, [à la lisière du cratère]. |
Michał Giedroyć was born in January 1929 in Łobzów, then in Poland, now in western Belarus, to an aristocratic Lithuanian family. At home they spoke Polish. His father, a senator and judge, ran the family’s large estate in Łobzów.
On 21 September 1939, his father was arrested on the estate; in April 1940, Michał, his mother and two elder sisters were deported to Nikolaevka in northern Kazakhstan, where his mother worked on a kolkhoz. They were amnestied in August 1941 and travelled to Uzbekistan to join General Anders’s army and leave the Soviet Union via Iran.
Michał was too young to be sent to fight with the thousands of Poles under Allied command who liberated Italy – particularly in the hard-fought battle of Monte Cassino – and in 1944 he was sent to Camp Barbara, near Gaza in Palestine, for military training. It was General Anders himself who presented him with his certificate.
In August 1947, he arrived in England and began his university education. He became an aircraft designer, married and had three children. It was not until 1948 and after much research that he and his family learnt that their father Tadeusz (Tadzio) Giedroyć had been shot by the NKVD in June 1941 while being transferred from Minsk prison to Igumen prison, because he was too weak to walk.
After 2000, he decided to write his memoirs to put an end to the nightmares he still suffered from, published in 2010 as Crater’s Edge. |
EN |
CERCEC/RFI |
Licence Creative Commons |
April 1940 |
Private |
PL |
Polska |
Polska |
Lawyer |
Housewife |
1940-04-01 |
2042-01-01 |
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1942-08-01 |
2042-01-01 |
Engineer |
1 |
1 |
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Special settlements |
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