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Interviewed

Id 182  
Id (Identifiant) 2014-EGG-RU-0001-TOULOUBAEVA
First name of interviewed (Prénom de l’interviewé) Allia  
Last Name of interviewed (Nom de l’interviewé) Touloubaeva  
Last Name of interviewed father (Nom du père de l'interviewé)  
First name of interviewed cyrillic script (Prénom de l’interviewé en cyrillique) Аля  
Last Name of interviewed cyrillic script (Nom de l’interviewé en cyrillique) Тулубаева  
Last Name of interviewed father cyrillic (Nom du père de l'interviewé en cyrillique)  
Locality Шадринка
Birthdate (date de naissance) 1926
Place of birth (Lieu de naissance)
Biography of interviewed (Biographie de l’interviewé)
Biography of interviewed in French (Biographie de l’interviewé en français) Allia Touloubaeva naît en 1926 au sein d’une famille paysanne nombreuse dans la région d’Oufa (Bachkirie). Son père, orphelin, avait été embauché comme jeune berger par un habitant aisé du village. Ce dernier l’avait soutenu et l’avait accompagné dans la construction de sa propriété. Le père d’Allia Touloubaeva était devenu chef d’un foyer et paysan relativement prospère. Étiqueté koulak, il est arrêté en 1930. Sa propriété est réquisitionnée et il est déporté avec sa famille. Regroupés à la station de Saratov, la mère d’Allia, Gubaida Touloubaeva, et ses enfants y retrouvent leur père. Ils sont alors envoyés en Sibérie, où ils assistent à la naissance de plusieurs villages au sein desquels vivent ensemble des déportés Bachkirs, Tatars, Khakasses, puis Ukrainiens, Lituaniens et Lettons. À l’arrivée, la famille et onze autres foyers déportés du même village sont logés dans des baraquements collectifs. Trois ans plus tard, la famille Touloubaev déménage dans une hutte à moitié enterrée (une zemlianka). Ce nouvel habitat est perçu comme un logement luxueux, car ils vivent désormais séparément des autres familles. Dans le baraquement collectif aussi bien que dans la hutte, le père d’Allia est désigné comme responsable de déportés. Dans chaque famille, plusieurs personnes mobilisent ceux qui doivent aller pointer à la kommendatura et cette tâche incombe souvent à Allia Touloumbaeva. Elle travaille dès son plus jeune âge, puis est obligée de mendier dans les années 1930 pour survivre à la famine. Elle travaille au kolkhoze local à partir de 1941, puis dans les mines. La période 1950-1953 est marquée, comme pour beaucoup, par la fabrication d’objets et de vêtements et leur vente au marché noir. La famille Touloumbaev est libérée en 1953, mais leur ancrage dans la vie sociale, économique et religieuse à Chadrinka, le constat que leur village d’origine dans la région d’Oufa n'est plus que désertique conditionnent l'effacement de la date de libération dans sa mémoire. Peu après l’arrivée des déportés de Bachkirie, d’autres, Ukrainiens et Lettons arrivent dans ces lieux en 1931 et 1932 et sont installés dans des baraquements à part. Allia se souvient des nouvelles vagues des déportés pendant la Seconde Guerre mondiale, notamment des prisonniers de guerre, puis des Ukrainiens en 1947. Les différents groupes de déportés sont placés dans le village selon leur origine. Ils ne se croisent presque pas, ne célèbrent pas les fêtes ensemble, maintiennent des relations ponctuelles. Les déportés Bachkirs et Tatars sont soudés par l’islam, pratiqué au sein d’une mosquée au début des années 1930, puis en privé à partir de 1937, et de manière plus ouverte dès le début de la Seconde Guerre mondiale. En 1950, une nouvelle mosquée est construite dans un local abandonné par les déportés Lettons, rentrés chez eux. Dans les années 1960, certains membres de la communauté de déportés Bachkires et Tatares pratiquent le hadj. Enfin, la pratique du culte s'amplifie dans les années 1970. Depuis le début du XXème siècle, une école tatare fonctionnait dans la région. Jusqu’à la fin des années 1930, seuls les enfants Tatares et Bachkires y faisaient leurs études. Cette dimension communautaire se renforce en 1934, avec l’arrivée de nouveaux déportés de Bachkirie. En 1937-1939, le personnel enseignant subit une purge et l’enseignement du russe est introduit. En 1958-1959, l’école « tatare » ferme ses portes. Une autre école, singulière celle-là, avait été ouverte en 1931. Elle était dénommée « école pour les personnes déplacées et les minorités ethniques ». Obligatoire, elle comportait 3-4 classes. Les groupes y étaient organisés par origine avant la déportation (Bouriate, Khakasse, etc.). L’impact de l’année 1937 est visible aussi bien sur l’enseignement que sur la pratique religieuse. Cependant, cette année-là des arrestations ont lieu même dans ce village de déportés.  
Home language (Langue d’usage de l’interviewé) RU
Publisher CERCEC/RFI CERCEC/RFI  
Copyright (copyright) Licence Creative Commons
Deportation (Déportation)
Access Right (Droits d'accès) Public
Mother tongue (Langue maternelle) BA  
Citizenship at birth (citoyenneté à la naissance) СССР  
Citizenship at the time of the deportation (citoyenneté au moment de la déportation) СССР  
Father occupation (Profession du père) Peasant  
Mother occupation (profession de la mère) Peasant  
Date of first deportation - Start - (date de la première deportation) 1930-00-00  
Date of first deportation - End - (date de la première deportation) 0000-00-00  
Work in deportation (Travail en déportation) agriculture, mines  
Date of first liberation - Start - (date de la première libération) 1953-00-00  
Date of first liberation - End - (date de la première libération) 0000-00-00  
Occupation after return (Premier emploi au retour) Peasant, miner  
Other interviews (Autres interviews)  
Written memories (Mémoires)  
Comments (Commentaires)  
Type Of Settlement Special settlements