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Interviewed

Id 157  
Id (Identifiant) 2014-EGG-RU-0001-LAURINSKAS
First name of interviewed (Prénom de l’interviewé) Domas  
Last Name of interviewed (Nom de l’interviewé) Laurinskas  
Last Name of interviewed father (Nom du père de l'interviewé)  
First name of interviewed cyrillic script (Prénom de l’interviewé en cyrillique)  
Last Name of interviewed cyrillic script (Nom de l’interviewé en cyrillique)  
Last Name of interviewed father cyrillic (Nom du père de l'interviewé en cyrillique)  
Locality Зима
Birthdate (date de naissance) 1935
Place of birth (Lieu de naissance)
Biography of interviewed (Biographie de l’interviewé)
Biography of interviewed in French (Biographie de l’interviewé en français) Domas Laurinskas naît en 1935 au village Mankiškė en Lituanie, dans une famille de paysans pauvres. Les propriétaires terriens qui embauchaient le père de Laurinskas ont quitté la Lituanie au moment du retrait de l’armée allemande. La population s’attendait en effet aux déportations soviétiques. En revanche, les parents de Domas ont été pris au dépourvu, n’envisageant pas que les répressions pouvaient toucher les milieux modestes. Le père de Domas refusait de rejoindre un kolkhoze, à l’instar de nombreux paysans de Lituanie enracinés dans le système des khoutors. La famille a été déportée le 22 mai 1948, transportée dans un train de marchandises pendant 18 jours jusqu’au point de destination, le village spécial de Hazan. Précédemment, ce village avait été peuplé par les prisonniers de guerre japonais. Restaient au village en 1948, les déportés ukrainiens de 1941. D’autres Ukrainiens, baptistes cette fois-ci, y ont été déplacés en 1951. Les travailleurs libres y étaient peu nombreux : seuls ceux venus des kolkhozes des alentours pour gagner leur pain dans les exploitations forestières. Sa mère étant épuisée, Domas a commencé à aider son père au travail. Les habitants étaient soumis au système de rationnement, conformément auquel la norme de pain pour une personne ne travaillant pas était deux fois et demie plus faible que celle d’un travailleur. Domas coupait du bois, puis a été embauché pour les travaux de construction. Hébergés d’abord dans des baraquements insalubres, nombreux ont été les habitants du village qui exigeaient d’accéder à un meilleur logis. Ils ont été obligés de le construire eux-mêmes. La communauté fournie de Lituaniens déportés se réunissait à l’occasion de prières, organisées depuis la Lituanie de façon clandestine. La manière dont Domas Laurinskas a constitué son rapport à la vie civique est, bien évidemment, fortement influencée par ces premières années passées en déportation. Une croyance religieuse puissante côtoie une méfiance envers tout engagement civique ou politique. Il a misé prioritairement sur l’accès à la reconnaissance par le travail et par la pratique sportive (en lien avec les corps professionnels de la milice). Jusqu’en 1951, il a été ouvrier non qualifié, puis a appris le métier de grutier. Sur recommandation du directeur de sa brigade, il a pu suivre des cours. Cette promotion par le bas lui a permis d’échapper au village spécial, mais le plaçait sous une dépendance double. L’employeur se mettait d’accord avec la kommandantur pour porter la responsabilité de déportés recrutés, mais les déplacements de ces derniers étaient du ressort de l’employeur. Domas Laurinskas est resté en Sibérie, bien qu’il soit allé à plusieurs reprises en Lituanie. Ses parents ont été libérés en 1965 et pouvaient désormais retourner en Lituanie. Cependant, ils n’y disposaient pas de domicile. Après le décès de son père, la mère de Domas Laurinskas est repartie en Lituanie rejoindre son frère aîné, relaxé de prison. L’incertitude préside à de nombreux non-retours, dont celui de Domas. Il se souvient d’avoir entendu, le jour de la mort de Staline, « Vous êtes ici pour le restant de vos jours ». Il s’est marié, à l’instar d’autres Lituaniens et Ukrainiens déportés à Hazan. En 2014, bien qu’il possède la citoyenneté lituanienne et un appartement en Lituanie, Domas Laurinskas n’envisage pas de quitter sa grande famille.  
Home language (Langue d’usage de l’interviewé) LT
Publisher CERCEC/RFI  
Copyright (copyright) RFI/CERCEC
Deportation (Déportation)
Access Right (Droits d'accès) Public
Mother tongue (Langue maternelle) LT  
Citizenship at birth (citoyenneté à la naissance) Lietuva  
Citizenship at the time of the deportation (citoyenneté au moment de la déportation) Lietuva  
Father occupation (Profession du père) Peasant  
Mother occupation (profession de la mère) Peasant  
Date of first deportation - Start - (date de la première deportation) 1948-05-22  
Date of first deportation - End - (date de la première deportation) 0000-00-00  
Work in deportation (Travail en déportation) wood cutting  
Date of first liberation - Start - (date de la première libération) 1951-00-00  
Date of first liberation - End - (date de la première libération) 0000-00-00  
Occupation after return (Premier emploi au retour) Crane operator (grutier)  
Other interviews (Autres interviews)  
Written memories (Mémoires)  
Comments (Commentaires)  
Type Of Settlement Special settlements